Commerce

Le redoutable marketing des low costs

Le low-cost, c’est tendance ! 9 décembre 2010

Lorsque, dans les années 1990, les compagnies aériennes à bas coûts, les low-costs, ont commencé à s’installer dans le ciel européen, les « historiques » les ont regardées de haut : jamais, au grand jamais, elles n’adopteraient leurs recettes qui consistent à faire payer, en plus du transport proprement dit, tous les services qui s’y rattachent ! Vingt ans plus tard, les low-costs ont conquis une large clientèle et sont devenues des entreprises très rentables, tandis que leurs concurrentes classiques ont dû se résoudre à adopter certaines de leurs méthodes.

C’est la grande marque de fabrique des compagnies à bas coûts, les low-costs : le prix du billet ne couvre que le transport et les taxes afférentes. Pour tout le reste, le passager doit payer… quitte à ce que, au final, la note s’alourdisse considérablement. Par exemple, un Paris-Porto affiché à 50 euros peut finalement revenir au double pour peu que le passager « consomme » des prestations annexes… parfois incontournables ! Une approche qui les a longtemps différenciées des compagnies classiques, adeptes du « tout compris ». Mais, face à la redoutable concurrence des low-costs et aux difficultés économiques rencontrées, ces dernières ont changé leur fusil d’épaule.

Parmi les prestations que les compagnies à bas coûts ont toujours fait payer à leurs clients, la restauration à bord reste l’exemple le plus emblématique ! Une petite faim lors du vol ? Le client devra débourser 5 euros s’il veut un sandwich. Une boisson ? Il faudra qu’il paie 2 à 3 euros supplémentaires. Sur les courts et moyens courriers, des compagnies classiques comme Iberia ont fini par adopter à leur tour cette solution, tandis que d’autres ont fortement réduit la collation encore proposée « gratuitement » à bord.

18 euros le kilo

Avec les transporteurs à bas coûts, mettre un bagage en soute a toujours été payant. Mais les frais perçus pour cette opération se sont envolés. Chez Easyjet, cette prestation coûte désormais 22 euros si l’enregistrement est fait en ligne (44 euros à l’aéroport) dans la limite de 20 kg (ensuite, 18 euros par kilo). Du côté d’Air France, la franchise bagage en soute est passée, il y a quelques mois, de 20 à 23 euros sur ses courts et moyens courriers. En contrepartie, l’excédent, jusque-là facturé au kilo, a été remplacé par un forfait de 50 euros. Mais question frais annexes, les transporteurs à bas coûts gardent une longueur d’avance sur leurs homologues classiques. Illustration avec la carte d’embarquement : Ryanair oblige ses clients à l’imprimer depuis leur ordinateur. S’ils la font éditer à l’aéroport, ils devront payer… 40 euros.

Au fil du temps, les low-costs ont également été « innovantes » en proposant de nouveaux services, évidemment payants ! Des prestations optionnelles proposées aux passagers qui ne leur coûtent pas grand-chose (voire rien !) mais génèrent de belles recettes potentielles. C’est le cas de l’offre embarquement « express » ou « prioritaire », proposée à 14,75 euros chez Easyjet et à 8 euros chez Ryanair. Mais les compagnies historiques se sont aussi montrées inventives. Air France a par exemple lancé l’option « délai de réflexion » à 10 euros qui permet de bénéficier d’un délai d’une semaine avant de confirmer sa commande. Parmi les autres « nouveautés » proposées par cette compagnie, citons les billets de la classe voyage (la classe éco) qui peuvent devenir échangeables (mais toujours non annulables) moyennant un supplément de 50 euros. Une possibilité facturée 35 euros par Ryanair quand la modification est effectuée sur Internet (55 euros à l’aéroport)

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