Santé

Attention au Montillium ou Donpéridone

Une publication détaillée dans Pharmacoepidemiology and Drug Safety, signée en particulier par l’épidémiologiste Catherine Hill, estime qu’environ 200 morts subites ont été liées à la dompéridone en France en 2012.
En 2014, Prescrire a cherché à estimer le nombre de patients victimes de mort subite cardiaque sous l’effet de la dompéridone (Motilium° ou autre) en France en 2012, à partir de 3 types de données :

  • des données de remboursement par l’assurance maladie, auxquelles Prescrire a eu accès sur autorisation de l’Institut des données de santé ;
  • le chiffrage de l’augmentation de risque de mort subite cardiaque liée à la dompéridone observée dans d’autres pays (la dompéridone provoque des troubles du rythme cardiaque) ;
  • l’épidémiologie de la mort subite cardiaque en France.

Donnant la priorité aux hypothèses prudentes, Prescrire a estimé que ce nombre se situe entre 43 et 189. Environ 3 millions de personnes ont été exposées à la dompéridone en France en 2012.

En 2015, cette démarche d’estimation a fait l’objet d’une publication détaillée dans une revue internationale spécialisée dans l’épidémiologie des effets nocifs des médicaments, Pharmacoepidemiology and Drug Safety (1). Cette publication a fait l’objet du processus classique de relecture critique par des spécialistes du domaine, avec réécriture tenant compte de ces critiques (« peer review »).

Signée en particulier par l’épidémiologiste Catherine Hill, cette estimation est cette fois d’environ 200 morts subites liées à la dompéridone en France en 2012.

En avril 2015, la dompéridone est encore en vente et remboursable en France. Suite à une décision européenne, les formes orales dosées à plus de 10 mg ont été retirées du marché à l’automne 2014, mais les patients sont encore exposés au dosage à 10 mg le plus couramment utilisé dans les nausées-vomissements. Le danger mortel de la dompéridone est injustifié par son efficacité, symptomatique et incertaine au-delà d’un effet placebo.

Les médicaments tels que la métopimazine (Vogalène° ou autre) et le métoclopramide (Primpéran° ou autre) sont voisins de la dompéridone et sont dangereux aussi.

En pratique, sans attendre un « déremboursement » par l’assurance maladie et surtout un retrait du marché européen, les patients ont intérêt à être informés des dangers de la dompéridone et des médicaments voisins.

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