Logement

Éviter les arnaques au déménagement

Éviter les arnaques au déménagement selon 60 millions de consommateurs

Benjamin devait déménager en quarante-huit heures : l’opération durera une journée supplémentaire. Un Paris-Bordeaux dont il se souviendra longtemps : « L’entreprise avait sous-évalué le nombre de mètres cubes à transporter. Du coup, les “gros bras” n’étaient que deux et m’ont demandé de les aider ! » Le coup de main se poursuit l’après-midi… et même le lendemain, toute la journée. Arrivé le troisième jour à bon port, Benjamin demande un dédommagement de 400 €. Sans succès. Il devra s’acquitter des 2 700 € inscrits sur le devis.

« Pour évaluer correctement le cubage total de ses affaires à déménager, le mieux est de demander à l’entreprise d’envoyer un métreur chez vous, recommande Yannick Collen, président de la Chambre syndicale du déménagement. Si une erreur est commise par le professionnel, il devra l’assumer et assurer le bon déroulement du déménagement, comme affréter un camion plus grand ou dépêcher davantage de porteurs. »

Devoir de conseil
Problème : un nombre croissant de sociétés, opérant notamment sur Internet, demandent aujourd’hui à leurs clients d’estimer eux-mêmes le volume total à déménager… Jérôme Brisseau, fondateur de L’Officiel du déménagement, une société qui effectue la plupart de ses évaluations à distance, prévient : « Chez nous, le client s’engage sur le volume notifié au devis. En cas d’erreur d’estimation de sa part, nous n’assurons pas ses arrières. »

Cette politique commerciale n’est pas tout à fait en accord avec la législation en vigueur.« Qu’elle évalue les mètres cubes à distance ou sur place, l’entreprise a un devoir de conseil et de résultat aux yeux de la loi », estime Laetitia Ravier, avocate spécialisée dans le droit du transport. Si vous êtes victime de ce genre d’abus, exigez la mise à disposition de moyens supplémentaires pour assurer la bonne conduite de votre déménagement.

Chantage au pourboire
En pratique, toutefois, ce n’est pas si simple… En plein milieu de son déménagement, Cyrille subit un chantage au pourboire. Arrivés avec quatre heures de retard, les déménageurs rechignent face à l’absence de monte-charge – le commercial de l’entreprise n’avait pas jugé utile d’en prévoir un, bien que l’appartement soit au cinquième étage. Au bout de quelques heures de travail, ils refusent de poursuivre… à moins de recevoir 200 ou 300 € ! Cyrille aura toutes les peines du monde à ne pas payer.

La stratégie la plus avisée reste donc de parvenir à sélectionner une société fiable. Mais comment faire le bon choix parmi les 1 300 déménageurs professionnels exerçant en France ? Pour Yannick Collen, de la Chambre syndicale, le premier réflexe est de vérifier l’inscription de l’entreprise sollicitée aux registres marchandises ou commissionnaires avant toute signature de devis. « Une société qui n’est pas inscrite à l’un ou l’autre de ces registres n’est pas autorisée à gagner de l’argent en convoyant les biens d’un tiers », rappelle-t-il.

Travail au noir ? Ne soyez pas complice
Si le nom du professionnel n’apparaît pas dans les deux listes officielles, méfiance : soit il s’agit non pas d’un déménageur, mais d’un simple intermédiaire qui réalise les devis et prend une commission au passage, soit il s’agit d’individus pratiquant le travail dissimulé.

Ces personnes œuvrant dans l’illégalité proposent parfois leurs services sur des plateformes Internet comme Leboncoin. En cas de casse, de retard ou de chantage au pourboire, vous serez à leur merci. Car il est difficile, en effet, de porter plainte pour réclamer justice quand on est complice d’un travail au noir, un délit qui est passible de trois ans de prison et de 45 000 € d’amende…

Usurpation de labels
Autre moyen pour bien choisir sa société de transport : vérifier qu’elle soit affiliée à la Chambre syndicale du déménagement. « Nos 600 membres passent tous une période d’essai de deux ans avant d’obtenir notre logo, pendant laquelle ils peuvent être radiés si des confrères et des clients se plaignent de la qualité des services rendus », explique Yannick Collen. Par ailleurs, si jamais un litige survient, la Chambre propose un service d’intermédiation pour le régler à l’amiable.

Le deuxième syndicat du secteur, la Fédération française des déménageurs, est moins regardant sur la sélection de ses membres. Mais son président, Jean Smallwood, assure « exclure les sociétés ne respectant pas l’“engagement de qualité” signé au moment de l’adhésion ».

Enfin, pour accroître les chances de trouver un professionnel fiable, il est possible de chercher un déménageur arborant le logo « NF Service ». Cette certification, délivrée par l’Afnor, garantit un certain niveau de qualité. Mais seule une centaine de déménageurs en France l’ont reçue. Même si votre déménageur affiche ce logo rassurant, mieux vaut rester vigilant et vérifier auprès de l’organisme qu’il en est bien détenteur. En effet, certaines entreprises n’hésitent pas à usurper des labels pour vous inciter à utiliser leurs services. La Fédération française des déménageurs a publié sur son site une liste d’entreprises qui utilisent abusivement son logo.

Responsabilité ? Non aux sous-traitants !

Yannick Collen, président de la Chambre syndicale, le reconnaît…

source http://www.60millions-mag.com/

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